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FESTIVAL DE POESIE 2018 AVEC LES GENIES DU FEMININ

21 Septembre 2018, 16:21

FESTIVAL DE POESIE SAUVAGE 2018

DE LA JOIE... ET EN PLUS ...TRANQUILLE !

 

C'est en ces termes touchants qu'un de nos festivaliers s'est exprimé le dimanche après-midi sur sa fiche sondage. Dans le mille ! C'est bien là en effet ce qui nous tient à cœur : la convivialité et la bienveillance autour de la poésie. Car que serait la poésie si elle ne nous attendrissait pas, si elle ne réveillait pas en nous une enfance cachée, des souvenirs, des émotions, des rêves, des utopies, des voyages intérieurs, des amours secrètes ou ardentes. La poésie nous révèle et nous réveille, car le rêve est un moteur prodigieux de progrès, d'enthousiasme, de réalisation. Et quelque part, on se sent meilleur, on devient meilleur, on devient convivial. On se rappelle qu'on a souffert, qu'on souffre encore peut-être, on touche l'humilité.

Qui peut dire ce qu'apporte une âme de poète au monde ? La joie d'embrasser un frère, de comprendre un étranger de passage, de communiquer des élans, de se rappeler que tous nous avons les mêmes envies de bonheur, de communion, de compréhension, de réflexion, de responsabilité. Quelle récompense peut correspondre à la hauteur de cette ambition ? Un simple cachet de 200 euros ça équivaut à quoi en terme d'énergie, de dynamisme, de vie personnelle. S'il fallait évaluer en équivalent de bonheur brut tout cet apport de richesse poétique que nous avons reçu,.. comment remercier, comment ?

 

Si on parlait organisation ?

 

Alors on va commencer par dire les journées entières de travail passé à préparer le programme, contacter les artistes, négocier les prix, équilibrer les prestations, les temps de parole, varier les interventions, les familles d'événements : lecture, prestation scénique, scène ouverte, entretien, partenariat, etc. Imaginer un tout cohérent, où la qualité prime par dessus tout. Ca c'est tout le travail du directeur artistique. Jean-Marie commence dès septembre à travailler. Certains choix sont faits en commun. Tout le travail amont est ensuite en collégialité à deux. Ensuite il y a les choix stratégiques, les artistes que l'on souhaite mettre en avant pour les contenus forts qui nous correspondent. Cette année on pense à la thématique DANSE. On pense à un spectacle pour les enfants, car il y a tant de créativité à proposer. On pense à un hommage à la Retirada espagnole, sur une idée de Pascal. Quel conférencier ? Et équilibrer les finances ! Ca c'est le travail commun, une fois que la programmation commence à prendre forme. Puis on a les réunions de travail, au moins une par mois d'octobre à mars. A partir d'octobre, on réfléchit à la communication. Certaines publications demandent les informations dès l'automne. Puis il faut suivre, envoyer des textes, des images. Les demandes de subventions se font aussi dès l'automne. Bref, une vraie entreprise !! Nous sommes deux toute l'année pour ce travail. Le président Jean-Pierre Blayac est sollicité dans le cas de difficulté associative, de choix majeur. Ni pour la programmation ni l'organisation. Le trésorier n'intervient que dans la réunion finale de bureau pour avaliser avec le président le budget.

Chaque année apporte son lot de surprises : un intervenant qui lâche presque à la dernière minute, un visa d'artiste résident refusé par le pays d'origine, une subvention qui disparaît, un bureau institutionnel qui déménage, une région qui change de nom et d'organisation, une communauté de communes qui bouge... eh tout bouge !! On s'adapte !

Quand la belle saison pointe son nez, on doit être prêt avec flyer et programme. On distribue, on discute, on rencontre, on voyage, on cherche des partenaires. On évolue.

Quand le festival est proche l'équipe est sur les dents : Pascal, Philippe, Claire, bientôt Mary-Jo, on demande de l'aide, à Didier, à Manu, à Pierre, à Jean, à Fred, à l'autre Pierre, à qui veut aider, au montage des chapiteaux, aux boissons. Pendant le festival, les équipes tournent. Dès la fin d'un spectacle, on passe au suivant, démontage, micros, etc.

Après le festival, on se questionne, on se réjouit, on se congratule, selon. C'est toujours de mieux en mieux par chance !!

Alors le bilan 2018 ?

On n'a pas encore les tout derniers chiffres. Ca semble plutôt pas mal !

Côté organisation, c'est mieux.
Quelques écarts sur les horaires mais heureusement nos festivaliers ne nous en ont pas tenu rigueur.
Le choix principal d'un lieu unique est très bien reçu : tout est sur place, y compris une petite popote palestinienne avec Abou et l'association, qui nous ont décoré le festival d'un beau drapeau ! Puisqu'on parle bouffe, saluons la magnifique prestation des membres de Made in Païs, pour leur investissement, leur organisation et leur merveilleuse cuisine fraîche et colorée !!

On se sentait chez nous entre le merisier, le jardin, les éditeurs, les festivaliers, les artistes dedans et dehors. La salle des fêtes comme un dimanche pour la fête de famille, avec la scène joliment agrémentée des photographies de Louve dans les Etoiles.

Le cinéma a été un moment de grâce, d'émotion, de choses humaines, une vie entière vue par Agnès Varda, ses chagrins, ses réussites, ses amours, ses enfants, sa vie quotidienne magnifiée par son regard d'artiste libre, hors norme, hors cadre. Une très dynamique assemblée de spectateurs s'est émue et enthousiasmée à cette fresque d'un bon demi-siècle, sans nostalgie, sur les années folles du cinéma français qu'on appellera bientôt La Nouvelle Vague, et les quelques flashs sur les grands artistes qui l'ont jalonnée : Gérard Philipe, Silvia Montfort, Philippe Noiret, Alain Resnais, l'immense Jean Vilar, Jacques Demy, bien sûr, le compagnon, le complice. Inoubliables images de la Pointe Courte à Sète qu'elle a immortalisée.

 

NOS INVITES

Claude Ber, the heroe !

Grande, énorme, colossale Claude Ber ! Un palmarès à couper le souffle, des titres, des récompenses, des éloges, des responsabilités, cette grande poétesse traverse son époque avec la fougue d'un chevalier des Croisades ! Haut en couleurs, son verbe porte la remontrance avec son poème Célébration de l'espèce (ironique) magistralement co-interprété par Frédérique Wolf-Michaux. Nous avons tremblé sur nos chaises, Claude, nous avons porté nos cœurs en berne parfois le temps de ton poème, nous sentant nous-mêmes cette espèce qui a honte. Lecture extraite de son dernier ouvrage, Il y a des choses que non, aux éditions Bruno Doucey. « La soif de paix de mon espèce est un fétu de paille emporté par la violence de mon espèce. L'animalité humaine de mon espèce est une larme noyée dans le torrent de l'inhumanité humaine de mon espèce. Le dévouement de mon espèce est une poignée de terre arraché au continent de férocité de mon espèce. » Par une poésie de cette sorte, Claude, on sent tout la mesure de la catharsis, qui œuvre miraculeusement à notre renaissance tout de suite après la guillotine des mots. Peut-être avons-nous pu être aussi cavalier et chevaucher à tes côtés. Merci pour ce fabuleux voyage !

Occitane Aurélia Lassaque

Un océan de fraîcheur et de vérité, telle fut notre récompense à écouter Aurélia en occitan et en français, pour cette poésie autour de la figure mythique d'Ulysse, que nous portons tous en nous, nous peuples des bords de la Méditerranée. En contrepoint, la présence forte de Jesus Sepulveda, poète militant.

Danièle Faugeras, éditrice, traductrice, nous a présenté le parcours hardi d'une maison d'édition, l'exigence d'une traduction respectueuse s'agissant de poésie particulièrement.

Marc Granier, peintre, graveur éditeur des Monteils, a animé un atelier de typographie où les participants ont pu graver leur nom en lettres de plomb. Il exposait quelques toiles et des livres d'artistes.

Martine Biard, spécialiste reconnue des trobairitz (femmes troubadours) a offert une magnifique conférence sur cette époque qui vit s'épanouir le génie féminin de femmes lombardes, occitanes et catalanes. Brigitte et Pierre Mazaudier partagèrent un cordial apéritif.

 

COTE CONCERTS

Un époustouflant récital a capella dans l'église le vendredi soir a véritablement emporté dans des champs paradisiaques toute l'assemblée suspendue et recueillie, grâce au talent de Delphine Aguilera accompagnée de sa toute jeune fille. Elle a proposé des compositions de Fauré, Purcell, Mozart.

Samedi soir Cécile a électrisé la salle des fêtes avec un show très personnel, très éclectique, de textes à rire et à chanter, passant de l'improvisation semi-théâtrale à la chansonnette drôle, pour finir par un impromptu avec le public, conquis.

Dimanche après-midi, le duo Awena a développé des harmonies à la harpe et à la voix à partir de chant modal hébraïque, arabe, celtique, avec une présence et une puissance qui ont soulevé d'enthousiasme les spectateurs.

 

 

MARCHE DES EDITEURS

Cette année, sous chapiteau, avec de très bonnes conditions météo, les éditeurs étaient ravis d'être au cœur de la fête. La Voix du Poème Val d'Orb, association créée par Jean-Marie de Crozals, a présenté ses Feuilles, qui sont pour les jeunes poètes un moyen d'une première publication. Nous avons accueilli pour la première fois les éditions de la Margeride, avec Robert Lobet, les éditions des Monteils, Marie Guastalla, les éditions PO&Psy, Bruno Doucey, éditeur notamment de Claude Ber et Aurélia Lassaque.

 

ET LA MUSIQUE !!

Maksoud Grèze a enchanté toutes les lectures de ses modulations sur le oud et le saz, avec une écoute recueillie et beaucoup de virtuosité. Le public a apprécié cette dimension essentielle de toute atmosphère poétique. Maksoud a étudié le répertoire instrumental des bardes traditionnels et la poésie populaire, classique ou soufie.

 

Un grand merci à notre parrain Gabriel Okoundji d'avoir participé avec nous à cette cinquième édition. On peaufine en sa compagnie quelques projets dont on vous parlera plus tard ! Grand merci à vous chers festivaliers ! Et grand merci à tous ceux qui nous soutiennent. Grand merci à Jean-Pierre Blayac pour ses précieuses photos.

Myriam Piccinali

 

 

 

 

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